La mort de Philip Seymour Hoffman, une perte immense pour Hollywood

Philip Seymour Hoffman dans Capote en 2005 .
Philip Seymour Hoffman dans "Capote", en 2005 (T.C.D / VISUAL Press Agency).T.C.D / VISUAL Press Agency

Trop jeune pour mourir. L’acteur Philip Seymour Hoffman, oscarisé en 2006 pour sa formidable interprétation de Truman Capote, a été retrouvé sans vie dimanche, dans son appartement new-yorkais. Il avait 46 ans.Si la police enquête pour déterminer la cause de son décès, le New York Times, qui cite une source proche de l'enquête,évoque un possible décès par overdose*. "*Les policiers ont trouvé une seringue dans son bras et une enveloppe contenant ce qui semble être l'héroïne", écrit le grand quotidien américain.Lors de récentes interviews, Philip Seymour Hoffman, qui eut des problèmes de drogue dans ses jeunes années, avait confié avoir rechuté l'an dernier. "Après avoir été clean durant 23 ans, je suis tombé du wagon", avait-il alors déclaré.La mort brutale de Philip Seymour Hoffman est une perte immense pour Hollywood. L’acteur figurait parmi les « bêtes » de spectacle susceptibles de marquer un rôle d’une empreinte indélébile. Il était l’un des rares monstres sacrés que l’on pouvait se risquer à comparer à Marlon Brando.C’est en 1997 qu’il s’était fait connaître du public, dans « Boogie Nights » de Paul Thomas Anderson, chronique de tournage d’un film pornographique où il interprète un cameraman maladroit :

Suivront « The Big Lebowski » des frères Coen (1998), « Happiness » de Todd Solonz (1998), « Magnolia » du même Paul Thomas Anderson (1999), « Le Talentueux Mr Ripley » (1999), et surtout, en 2005, sa fabuleuse prestation dans le « Truman Capote » de Bennett Miller qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur l’année suivante.Regardez son émotion, à la soirée des Oscars, en 2006 :

Dans "Capote", sa composition en écrivain homo et excentrique, buveur de J&B, accoutré comme une poule et friand de potins, reste mémorable.Regardez cet extrait :

On retrouve Philip Seymour Hoffman en 2007 dans le « 7h58 ce samedi-là » de Sidney Lumet (dernier film du maestro du polar) en cadré ruiné et minable organisant le cambriolage de la bijouterie de ses propres parents :

La même année, l'acteur joue dans « La Famille Savage » de Tamara Jenkins. Il y cherche, avec sa sœur, à caser dans un établissement de fin de vie un père atteint d’Alzheimer et qui les avait abandonnés dans leur plus jeune âge.

En 2010 il signe lui-même « Rendez-vous l’été prochain », une comédie romantique dans laquelle il campe un chauffeur de limousine légèrement inadapté et férocement amoureux d’une inhibée qu’il tente de séduire grâce à ses talents culinaires.

[Jack Goes Boating - Trailer / Bande-Annonce VO...par Lyricis

Les fans d’« Hunger Games » l’auront repéré dans le personnage venimeux de Plutarch, mais sa dernière grande prestation lui avait été encore offerte par Paul Thomas Anderson dans « The Master » (2013), où il incarne un gourou inspiré par Ron Hubard, l’inventeur de la scientologie. Face à cet autre géant qu’est Joaquim Phoenix, il y imposait sa carrure, ses cheveux blonds décolorés, ses airs à la fois joviaux et inquiétants, cette présence énorme rappelant celle des comédiens sortis de l’Actor’Studio, ce qui n’était pas son cas. Philip Seymour Hoffman était aussi un homme de théâtre éprouvé.