Antoine de Caunes face à Julian Assange

Antoine de Caunes face à Julian Assange
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Voilà deux ans que Julian Assange vit retranché dans l’ambassade de l’Équateur à Londres. Poursuivi en août 2010 pour agression sexuelle, il y a obtenu l’asile politique le 3 juin 2012. L’enjeu selon lui : éviter une possible extradition vers la Suède pour des faits qu’il a toujours niés, et, à terme, un possible transfert vers les États-Unis où il pourrait être accusé d’espionnage.

Le présentateur du Grand Journal, Antoine de Caunes, est allé à sa rencontre pour un entretien exclusif. Résultat : une discussion d’environ dix minutes, dans laquelle le fondateur de Wikileaks fait le point sur sa situation et tacle l’administration Obama pour son traitement des lanceurs d’alerte.

Un exercice qu’Antoine de Caunes, particulièrement élégant en costume face à un Assange en chemise de bûcheron et barbe de trois jours, a accompli honorablement et sans interprète – préférant poser directement ses questions sans rougir de son léger accent frenchie.

« Quelle est votre liberté de mouvement ? Est-ce que vous pouvez ouvrir la fenêtre ? Ou êtes-vous totalement isolé ? », lui a-t-il notamment demandé. « Physiquement, la chose la plus difficile c’est le manque de lumière », a expliqué Julian Assange. « Je n’ai vu la lumière du soleil que 20 minutes en deux ans, quand je suis sorti sur le balcon pour faire une déclaration. Mais intellectuellement, je peux continuer à comprendre le monde. J’ai une connexion internet donc je peux continuer à faire mon travail.»

L’interview était suivie d’un duplex avec Julian Assange depuis Londres. Sur le plateau, la députée européenne Eva Joly était présente pour lui témoigner son soutien. Mais le hackeur australien ne se fait pas d’illusion sur la possibilité de recevoir un appui marqué du côté français, notamment de la part du chef de l'État. « Je ne m’attends à aucune marque de soutien de sa part », a-t-il affirmé au cours de son interview avec Antoine de Caunes. « Je serais heureux d’en recevoir, je garde l’esprit ouvert, mais je ne m’attends à aucun soutien de la part de Monsieur Hollande. »